Cette année 2016 est une année spéciale pour moi. En effet, je suis
sélectionné pour le Marathon du Mont Blanc. Au moment de ma sélection,
je suis fou de joie et je me dis qu’il va falloir que je m’entraîne
assez dur car je sais que je ne suis pas prêt bien que j’ai déjà
accompli des distances plus longues mais ici c’est différent, je vais
devoir affronter l’altitude, les énormes côtes et aussi le fait que l’on
a pas ce genre de course chez nous en Belgique.
Ma préparation se passe bien, une semaine avant le départ… Je commence a stresser. J’ai tout simplement peur de mal faire…
Sur le trajet, j’aperçois après 7 heures de route ce fameux
Mont-Blanc. En le voyant, j’éprouve une sensation de stress devant cette
mythique montagne. Une sorte de respect, une envie de la fouler…
Malheureusement, le soir de notre arrivée : la poisse !
Je commence à trembler et je me dis que j’ai sûrement une petite
insolation, je m’empresse d’aller dormir. Le lendemain, je me lève en
super forme, j’avais raison, plus de peur que de mal !
Cette joie sera de courte durée car le soir, la fièvre redémarre, je regarde mes amis et je leur dis que je vais devoir abandonner. Je suis trop faible et pour couronner le tout, j’ai un abcès dentaire à l’avant juste dessous le nez… Bref je ne suis pas épargné.
Cette joie sera de courte durée car le soir, la fièvre redémarre, je regarde mes amis et je leur dis que je vais devoir abandonner. Je suis trop faible et pour couronner le tout, j’ai un abcès dentaire à l’avant juste dessous le nez… Bref je ne suis pas épargné.
La nuit d’avant course, je ne dors presque pas. Je n’ai qu’une heure
de nuit, la fièvre est là et je ne sais pas quoi faire, je n’arrive pas à
manger donc je ne suis pas venu pour rien et je vais sur la ligne de
départ en revoyant ma course, je ne pourrai pas réaliser un temps donc
il va falloir me battre contre mes 39 de fièvre et les barrières
horaires. Ce ne sera pas facile et je me dis que si j’abandonne pas, je
risque d’être hors délais. On m’avait informé que les 17 premiers kilomètres
étaient roulant… Je termine cette première portion dans la douleur (déjà !!!) et un pote me dit que
j’ai l’air vraiment éprouvé et le plus dur arrive, je vois les personnes grimper, grimper et grimper, je sais pas comment je vais faire, je panique car mes jambes ne supporteront pas cette côte... Effectivement, nous
abordons le premier col (les Posettes), 4.3 km de grimpette. J’arrive au
sommet et au ravitaillement et j'aperçois mes potes (ouf une porte de sortie, je me dis car à ce moment je sais que j'abandonne), je commence à
pleurer devant eux car je suis vidé, j’ai froid, je tremble, je chauffe…
Ils me réconfortent et bien que j’ai envie de quitter avec eux et de
retourner à la voiture, je bois du sucré et je me fais passer cette
phrase : ne pas abandonner et je redémarre au courage. Je passe la
deuxième barrière à seulement 10 minutes de la limite. Je lève la tête
et je vois tous les concurrents qui sont encore bien haut et je sais
qu’ils n’arriveront pas à passer la barrière à temps, je suis déçu pour
eux mais moi j’ai ma lutte à terminer.
La température augmente et on arrive bien vite à 26 degrés pour cette
dernière ascension (la Flégère)… 10 km à grimper, celle-ci est terrible
car cumulé à mon état, je souffre… J’ai par moment des petits malaises
mais je tiens. J’ai dur d’avancer mais je résiste, je ne vois que cette
ligne d’arrivée dans ma tête même si j'assimile cette course à l'enfer. Je sais que j’en ai encore pour deux heures à tenir mais le
plus dur est fait. Je me fais défiler toutes ces paroles qui m’ont fait
du mal dans le passé pour la transformer en rage de vaincre.
Puis je vois ces deux derniers km qui coupent les jambes, on entend
le speaker, on le voit mais on voit aussi l’énorme côte qu’il reste à
parcourir avant de le rejoindre. Je m’accroche, je me tiens à mes
bâtons, ceux-ci me sont d’une grande aide pour me soutenir… A 400 mètres
de l’arrivée, je vois mon pote qui arrive en courant près de moi, je
suis fier, heureux de voir des visages connus, heureux de voir leurs soutiens, heureux d’y être parvenu,
heureux d’avoir gagner les barrières délais. Bref, je ne sais pas
expliquer mon sentiment, j’ai envie de pleurer de joie mais la fierté et
la joie sont plus fortes.
Je n’ai peut être pas réalisé un énorme temps mais j’ai réalisé une
grosse prestation sur le courage et le mental qui vont me servir plus
tard. Je sais que j’ai réalisé un truc énorme et quand je serai sur une
course en pleine possession de mes moyens, je repenserai à ce Mont Blanc
pour utiliser ce mental…
Aujourd’hui que ce marathon est terminé, je pense déjà au prochain
Mont Blanc, j’espère être repris sur le 80 km, je vais préparer cet
autre défi et j’espère (même si je suis à 4 pattes) passer de nouveau
cette ligne et me dire : je l’ai fait !