dimanche 3 juillet 2016

Le Mont-Blanc : jour de course


Cette année 2016 est une année spéciale pour moi. En effet, je suis sélectionné pour le Marathon du Mont Blanc. Au moment de ma sélection, je suis fou de joie et je me dis qu’il va falloir que je m’entraîne assez dur car je sais que je ne suis pas prêt bien que j’ai déjà accompli des distances plus longues mais ici c’est différent, je vais devoir affronter l’altitude, les énormes côtes et aussi le fait que l’on a pas ce genre de course chez nous en Belgique.
Ma préparation se passe bien, une semaine avant le départ… Je commence a stresser. J’ai tout simplement peur de mal faire…
Sur le trajet, j’aperçois après 7 heures de route ce fameux Mont-Blanc. En le voyant, j’éprouve une sensation de stress devant cette mythique montagne. Une sorte de respect, une envie de la fouler…
Malheureusement, le soir de notre arrivée : la poisse !
Je commence à trembler et je me dis que j’ai sûrement une petite insolation, je m’empresse d’aller dormir. Le lendemain, je me lève en super forme, j’avais raison, plus de peur que de mal !
Cette joie sera de courte durée car le soir, la fièvre redémarre, je regarde mes amis et je leur dis que je vais devoir abandonner. Je suis trop faible et pour couronner le tout, j’ai un abcès dentaire à l’avant juste dessous le nez… Bref je ne suis pas épargné.
La nuit d’avant course, je ne dors presque pas. Je n’ai qu’une heure de nuit, la fièvre est là et je ne sais pas quoi faire, je n’arrive pas à manger donc je ne suis pas venu pour rien et je vais sur la ligne de départ en revoyant ma course, je ne pourrai pas réaliser un temps donc il va falloir me battre contre mes 39 de fièvre et les barrières horaires. Ce ne sera pas facile et je me dis que si j’abandonne pas, je risque d’être hors délais. On m’avait informé que les 17 premiers kilomètres étaient roulant… Je termine cette première portion dans la douleur (déjà !!!) et un pote me dit que j’ai l’air vraiment éprouvé et le plus dur arrive, je vois les personnes grimper, grimper et grimper, je sais pas comment je vais faire, je panique car mes jambes ne supporteront pas cette côte... Effectivement, nous abordons le premier col (les Posettes), 4.3 km de grimpette. J’arrive au sommet et au ravitaillement et j'aperçois mes potes (ouf une porte de sortie, je me dis car à ce moment je sais que j'abandonne), je commence à pleurer devant eux car je suis vidé, j’ai froid, je tremble, je chauffe… Ils me réconfortent et bien que j’ai envie de quitter avec eux et de retourner à la voiture, je bois du sucré et je me fais passer cette phrase : ne pas abandonner et je redémarre au courage. Je passe la deuxième barrière à seulement 10 minutes de la limite. Je lève la tête et je vois tous les concurrents qui sont encore bien haut et je sais qu’ils n’arriveront pas à passer la barrière à temps, je suis déçu pour eux mais moi j’ai ma lutte à terminer.
La température augmente et on arrive bien vite à 26 degrés pour cette dernière ascension (la Flégère)… 10 km à grimper, celle-ci est terrible car cumulé à mon état, je souffre… J’ai par moment des petits malaises mais je tiens. J’ai dur d’avancer mais je résiste, je ne vois que cette ligne d’arrivée dans ma tête même si j'assimile cette course à l'enfer. Je sais que j’en ai encore pour deux heures à tenir mais le plus dur est fait. Je me fais défiler toutes ces paroles qui m’ont fait du mal dans le passé pour la transformer en rage de vaincre.
Puis je vois ces deux derniers km qui coupent les jambes, on entend le speaker, on le voit mais on voit aussi l’énorme côte qu’il reste à parcourir avant de le rejoindre. Je m’accroche, je me tiens à mes bâtons, ceux-ci me sont d’une grande aide pour me soutenir… A 400 mètres de l’arrivée, je vois mon pote qui arrive en courant près de moi, je suis fier, heureux de voir des visages connus, heureux de voir leurs soutiens, heureux d’y être parvenu, heureux d’avoir gagner les barrières délais. Bref, je ne sais pas expliquer mon sentiment, j’ai envie de pleurer de joie mais la fierté et la joie sont plus fortes.
Je n’ai peut être pas réalisé un énorme temps mais j’ai réalisé une grosse prestation sur le courage et le mental qui vont me servir plus tard. Je sais que j’ai réalisé un truc énorme et quand je serai sur une course en pleine possession de mes moyens, je repenserai à ce Mont Blanc pour utiliser ce mental…
Aujourd’hui que ce marathon est terminé, je pense déjà au prochain Mont Blanc, j’espère être repris sur le 80 km, je vais préparer cet autre défi et j’espère (même si je suis à 4 pattes) passer de nouveau cette ligne et me dire : je l’ai fait !

Pourquoi autant d'entrainements ?

Souvent on me pose la question…
Souvent on me dit : je serai le conjoint je ne pourrai pas autoriser cela…
C’est vrai ! je sais que j’exagère mais la plupart des personnes qui font cette remarque n’ont pas vécu ce que j’ai vécu…
Mon adolescence s’est déroulée dans la moquerie voir parfois le harcèlement sur mon physique et mon obésité. J’allais à l’école avec cette boule au ventre en me disant : Aujourd’hui, combien de fois les autres vont se moquer de moi et me maltraiter de tous les noms se rapportant au mot « Gros ». Je ne pouvais pas faire un repas sans que l’on me qualifie de ces injures qui heurtent à chaque fois, les autres rigolaient en voyant leur animal de foire préféré s’énerver devant tant de moqueries.
Je vais peut être loin en disant cela mais quand je vois tous les jeunes qui de nos jours ne supportent pas les moqueries et qui commettent l’irréparable, je me dis que j’aurais pu être un des leurs, la moquerie parfois peut tellement faire mal que l’on se sent désemparé… Cela me fait de la peine quand je vois des histories pareilles car quelque part : je comprends.
Alors pour en revenir à ces deux questions qui me sont souvent posées, voilà les raisons. Les moqueries reçues se transforment en rage de vaincre même quand mon moral baisse sur la course, je repense à cela, je me transforme… Je revois cette colère qui me laissait impuissant avant et devant une boule dans le ventre qui me fait avancer. On m’a tellement dit que je n’étais qu’un bon à rien, un gros lard que je deviens fou de ces remarques. Je fonce, je fonce et je refonce. Jamais rien de me fera abandonner. J’ai besoin de toujours plus, j’ai besoin de cela pour que mes anciens détracteurs se disent, aujourd’hui, qu’ils ne seront capable de faire ce que je fais aujourd’hui… Je ne suis peut être pas le plus f
ort en course mais mon mental est certainement un de mes points forts !

Week-end soutenu avant le Mont-Blanc

Le marathon du Mont-Blanc approche à grand pas… J – 23 avant le départ. Je commence à me poser des questions sur cette course… Comment l aborder, vais je y arriver ?
Pour cela il me fallait un dernier gros we sportif et donc j avais decide de me mesurer a ce fameux trail regional de wartet : le trail des vallees du chevalier… 32 km pour 1100 m D+
La course démarre et directement on sait tous qu elle va être difficile. Les montées boueuses font mal, on arrive sur une portion tres technique, quasi 2 km a escalader des rochers, descendre a la corde et puis on redemarre et on me dit que ce sera plus roulant. C est vrai que c est plus soft mais pas evident qd même. On arrive a un terril qu il faut escalader sans cordes, juste nos mains. Une fois cette difficulte franchie le parcours final est long car il faut faire avec ce temps lourd… je passerai la ligne d arrivee apres 4h14 de course. Une belle satisfaction car j ai bien gerer la course… Le lendemain c est une autre epreuve : les 20km de Bruxelles…
Nous y voila aux 20 km… Que je hais cette course. Bitume bitume bitume… j y vais car c est la fête du jogging et me defier sur mes precedents temps… y a du monde et tt le monde se marche dessus quasi, c est du chacun pour soi mais bon voila. Je boucle ce parcours en 1h31… pas mal pour un gars qui a eu un 32 km la veille…
Je reste petrifie a l arrivee… le monsieur devant moi a fait un arret cardiaque. C est la folie pour le ramener a la vie… je dois partir mais je reviens apres pour voir comment il va. Il respire de nouveau mais voila… le sport devient secondaire… c est un des sports les plus beaux, un des plus durs et on sait ts qu on va parfois trop loin mais des evenements pareils ns ramene a la realite… j ai envoye un message pour voir comment il va… j espere qu il va mieux…

Le Mont-Blanc

J-40
40 jours avant d’arriver devant ce grand d’Europe…
40 jours avant de fouler ce parcours…
Je suis super excité à l’idée de cette course mais je suis aussi stressé car je sais que ce ne sera pas une course de tout repos. Les ascensions ne me font pas peur mais l’idée d’aborder les descentes techniques est une autre affaire.
Je serai présent sur le 42 km mais aujourd’hui et vu les entraînements, je ne suis pas satisfait, j’aurai aimé faire le 80 km mais bon aurai-je tenu ? Il est préférable de commencer par la distance marathon et d’enchaîner l’année suivante sur une plus grande.
Le Mont Blanc c’était mon rêve quand j’ai commencé à courir, j’ai toujours dit qu’un jour je foulerai cette montagne et moi voilà à 40 jours de l’apothéose du runner.
Suite au prochain épisode…

Je cours pour ma forme

Après quelques années de course à pied, je suis devenu animateur JCPMF dans ma commune et cette session printanière est mon premier cours… Nous sommes, actuellement, à deux semaines du test final et j’ai beau regarder mes « élèves », j’éprouve énormément de fierté et de respect.
Je les regarde chaque semaine, je me renseigne pour voir comment ils vont et je vois dans leurs manières de répondre qu’ils ont dur au fil des semaines mais aussi j’y vois une certaine forme de bonheur par rapport à leurs débuts. La plupart n’avait jamais couru. Au début, j’entendais des phrases comme « on va faire comment la semaine prochaine » et l’air de rien ils avancent et dans deux semaines, ils pourront se dire : je suis un joggeur (même s’ils le sont déjà). Recevoir cette reconnaissance à la fin du mois sera une belle récompense, de la fierté… J’espère sincèrement qu’ils continueront.
Je les regarde et je comprends… Moi, qui comme eux, suis passé par cette étape (jcpmf n’existait pas), les douleurs à chaque sortie, les coups de blues devant la difficulté mais ce sont des battants. J’ai souvent l’impression de me revoir un peu et je veux juste leur donner cette hargne d’y arriver.
J’espère vivre des autres sessions à l’image de celle que je viens de vivre. Je suis extrêmement fier d’eux.

Qui suis-je ?

Je suis un traileur un peu différent… Je peux me caractériser comme un sportif de l’émotion. Je vis, que ce soit mes entraînements ou mes courses, à l’émotion. J’ai vécu beaucoup de situations qui font que je suis différent des autres. Je n’ai jamais gagné une course et j’en gagnerai jamais mais à chaque course que je fais, je gagne toujours un peu plus une bataille contre le passé. Le passé, je l’ai passé dans l’obésité et les moqueries qui vous suivent à longueur de journée. j’ai décidé seulement à mes 22 ans de me reprendre en main et d’entreprendre un régime qui m’aura fait perdre +/- 45 kg. Aujourd’hui, je cours, je m’entraîne et je fais tout pour gagner mes batailles et j’encourage bcp les personnes qui débutent, qui souffrent comme moi j’ai souffert. J’ai obtenu une superbe reconnaissance cette année en devenant coach « je cours pour ma forme », cela me permet de vivre des situations que j’ai vécue moi même ce qui me permet de comprendre, d’encourager et de faire surpasser les personnes pour qu’ils puissent au moins vivre ce que j’ai pu vivre lors de cette renaissance.
Pourquoi « toucher les étoiles »
En référence à ma maman partie trop tôt envers qui j’ai un amour énorme, c’est le seul lien qui me reste entre elle et moi.
Comme je le dis toujours : L’important n’est pas de ne pas tomber mais de nous relever à chaque fois que nous tombons…